Que savoir sur L’ISF: Impôt sur la Fortune

Introduction

L’ISF est un impôt Français qui signifie Impôt sur la Fortune. Il concerne toutes les personnes qui possèdent un patrimoine supérieur à 760 000€. Le montant total de l’ISF en France est de 4 milliards d’euros par an environ, pour 300 000 contribuables concernés environ.

Le Principe

L’impôt sur la fortune correspond à un pourcentage du patrimoine supérieur à 760 000€. Ainsi, une personne possédant 1 000 000€ dépasse de 240 000€ le seuil, et paiera 1% de cette somme, soit 2 400€ d’ISF. Au-delà de 1,8 M€, la taxation est de 1,5%. Quelqu’un possédant 10 M€ paiera environ 130 000€ d’ISF par an.

Les controverses

La suppression de l’ISF est un projet qui revient périodiquement sur la scène politique. En effet, deux objections existent contre l’ISF.

-L’ISF touche parfois des personnes modestes dont les biens immobiliers ont flambé malgré eux. Ainsi, des classes moyennes peuvent posséder une maison familiale sur l’île de Ré qui vaut plus de 760 000€ qu’ils voudraient conserver mais ne le peuvent, devant payer l’ISF. De ce point de vue, l’ISF est illégitime.

– L’ISF est un impôt absurde économiquement parlant. Il fait perdre plus d’argent qu’il en rapporte. Pourquoi ?

La France est un des rares pays développé à conserver l’ISF, au nom de la fraternité républicaine : « Les riches doivent aider les pauvres ». Or, les riches payent des impôts comme tout le monde : TVA (19,6%), impôts sur les dividendes (29% des plus-values), diverses taxes, mais aussi l’impôt sur le revenu (taxation à 40% sur les tranches de salaire dépassant 76 000€/an), soit près de la moitié de leur salaire en impôts. On voudrait encore leur taxer leurs biens ? Autant l’impôt sur le revenu se justifie, autant l’ISF est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Les pauvres riches… Devoir être contraint d’émigrer vers des ciels fiscaux plus cléments… C’est amusant, la Suisse, mais lassant à la longue tout de même… Quand à l’Etat, les conséquences de cette fuite de riches sont :

– Moins d’ISF car le nombre de contribuables diminue

– Les riches consommeront ailleurs, ce qui créera des emplois ailleurs

– Les riches investiront leur argent ailleurs, créant des emplois à l’étranger

C’est autant d’emplois et d’entreprise en moins en France, et d’autant plus de chômeurs, ce qui signifie plus de frais à payer (allocations chômages, formation…) et des recettes en moins (manque à gagner en impôt sur le revenu, ISF, cotisations sociales, TVA liée à une moindre consommation…)

Difficile à estimer, les pertes liées à ces émigrations sont évaluées à au moins 10 milliards d’euros par an.

Pourquoi ne supprime-t-on pas l’ISF ?

L’écrasante majorité des autres pays industrialisés, qui a tiré les conclusions adéquates, n’imposent pas d’ISF. Mais en France, où l’argent est tabou, et ou les riches sont mal vus (salops de riches), l’homme politique qui supprimera l’ISF sera critiqué de faire « encore un cadeau pour les (très) riches » qui peuvent tout de même payer l’ISF, et deviendra très impopulaire, donc pas réélu. Les riches aident les pauvres. Tout est bien dans le meilleur des mondes. Vive le monde des bisounours.

La France étant un derniers payants faisant payer l’ISF,l’ISF a fait perdre au moins de 6 milliards d’euros par an à l’économie Française (4 milliards de revenus – 10 milliards de perte). En utilisant cet argent, on pourrait par exemple construire 60 000 logements sociaux par an et loger 250 000 mal logés chaque année, ou remettre enfin les universités française au niveau de leurs homologues européennes et américaines… et aider ainsi à préparer l’avenir.

Conclusion

Au nom d’une vision erronée de l’économie par les Français, et au nom de la solidarité républicaine, l’ISF appauvrit la France. Au lieu de réduire la dette ou d’aider les pauvres (RSA), l’ISF ne fait qu’appauvrir la France… et augmente les inégalités, puisque cet appauvrissement touchera inévitablement… les plus pauvres.

Quelles solutions

La gabegie de l’Etat Français

Le vrai problème en France n’est pas l’ISF ou les riches, mais la gabegie de l’Etat et les inégalités de salaire. Par exemple, le Japon dépense 1000€ de moins par habitant en frais de santé – soit un gaspillage géant de 65 milliards par an par l’Etat Français chaque année – pour un système de santé plus performant qu’en France… L’Etat gaspille de l’argent ici et là – 2 milliards de pertes avec le coût des redoublements, 3 milliards de cadeaux aux restaurateurs…

Instaurons un management à la performance –quel vilain mot. On peut en effet conserver le service public à moindre coût : par exemple fermer un bureau de poste à très faible activité rural en mutant les personnes en activité remplacer des collègues partis en retraite dans d’autres villes et transférer l’activité à un buraliste, permettant par ailleurs d’aider celui-ci à maintenir son activité et maintenir le commerce de proximité. Simplifier les administrations – création des maisons de l’administration comme au Portugal en imaginant un guichet pour tout, du chômage au pôle emploi en passant par l’urssaf…

Des salaires payés au lance pierre

Quand aux salaires, est-il envisageable que dans la cinquième puissance économique du monde, la moitié des Français gagne moins de 1 500€/mois (salaire médian) ? Quand le salaire moyen lui se traine à 2 000€, il est de plus de 2 500€ aux Pays-Bas, 3 000€ au Danemark et 4 000€ en Suisse ou au Luxembourg…

En raison de son manque de syndicats efficaces et représentatifs défendant les vrais précaires au lieu de défendre des employés par si mal lotis, au contraire de l’Allemagne (voir IG Metall) ou de la plupart des autres pays Européens, et des très fortes charges sociales, la France est un boulet, les salaires proposés n’étant supérieur qu’à ceux de la péninsule ibérique, la Grèce et les pays de l’Est…

Plutôt que de réformer en profondeur le management de l’Etat en instaurant un système à la performance, de booster l’économie par la recherche et développement, l’Etat paralyse le système avec ses charges sociales trop lourdes.

Plutôt que de conserver l’ISF pour faire plaisir au peuple, taxer moins et améliorer les lois sociales (le SMIC Français est plus faible qu’en Belgique ou au Royaume-Uni…), et investir pour l’avenir serait plus efficace… Mais cela implique une révolution des mentalités et de cesser les collusions entre gouvernement et grandes entreprises… ce qui risque d’être très dur (impossible) en France.

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